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Messages : 9625
Enregistré le : mer. janv. 19, 2005 7:00 pm

Message
Je crois que je ne vous ai jamais vraiment parlé de la TC, je veux dire ailleurs que dans le topic ouvert pour le Rallye des princesses l’été dernier…
Cette TC c’est toute une histoire et c’est cette histoire que je vais vous faire partager, enfin le début déjà car de cette histoire on ne connaît pas la fin, et du train où vont les choses, je ne suis pas certain de vivre cet épilogue, si il y en a un…
Bien sur tout ça n’est que motif à une vaste rigolade, tout est pure fiction et élucubration cérébrale et toute ressemblance avec des faits ou des personnages existants, ayant existés ou étant appelés à exister ne serait que fortuite…quoi que…
Une phrase une seule appartient à la vraie histoire, celle que me lâcha Bob il y a peu, après que je lui eu raconté la marmelade trouvée sous la carter

« Hi Frederic, Wellcome to the world of Twin Cam ownership… »

Si vous poursuivez il va falloir vous faire à l’humour Britannique…

Lisbonne Juillet 2015
Ça claque, non ? Lisbonne juillet 2015...
Je sais pas vous mais moi, quand je lis ça, je pense à St Ex...Buenos ares...Casablanca...pour t'achever...le génial vient te renvoyer à ton insignifiance littéraire, à ton insignifiance tout court…

Mais revenons à nos moutons…

A 5h du mat j'étais dans la cuisine et je remplissais la bouilloire pour le thé de la princesse en fredonnant "Dady's in the kitchen, cooking breakfast for the Queen...cry baby cry" en appuyant bien sur le dernier cryyyy, quand elle apparu pour me cueillir avec cette sentence " tu es dingue..."
 
Faut pas rigoler avec les mots...hélas je ne méritais pas ce compliment, il eu fallut pour ça que j'aille à Londres en ULM en partant des Tuileries et encore n'aurai je été alors que le pâle disciple de mon maître Don Sgubbito de Limocchio qui, dans l'instant de l'absence éclair de leur mère, partie chercher au LIDL du coin un pot de moutarde, arracha leurs enfants encore en bas âge à son amour et à son infinie bienveillance, Sainte femme, pour les emmener dans un périple ferroviaire à l'autre bout de l'Europe, avec juste un sac à dos et une bouteille d'Evian, dans la perspective délirante d'en ramener une Pré A qui s'avéra au bout du compte plus évanescente qu'une tuile au parmesan cuisinée par la princesse.
Aventure publiée ici même mais aussi chez Jules de chez Smith, en face, sous le titre, Virus 356 A, B et C, et dont je vous invite à vous régaler...

Peut on parler de folie quand la seule hardiesse se réduit à se risquer à consommer un jus d'orange de la Easy Jet entre Lyon et Londres...? Quoi que...
 
Would You like a cup of tea ?
 
Telle fut la question inaugurant mon escapade insulaire, cette interrogation existentiellement banale, cette locution pour livre d’Anglais classe de 6ème qui est pourtant chez eux une sorte de ciment social, le fondement de plusieurs siècles de conquêtes, de batailles, de misères et de gloires...
 
C'est une question qui, pour un Britannique, n'appelle pas de réponse...il ajoute donc, sans même lever la tête vers moi, Twinings ?
 
Il y a un ou deux N dans Twinings...? Vous le savez vous ? Moi non, et à cet instant c'est vers cette interrogation que mon esprit bascule, dans un vide reposant, comme une dernière escale avant l'épreuve...il folâtre le paresseux, laissant l'autre suspendu à sa théière avec l'incongruité d'un pêt au beau milieu d'une oraison funèbre. 
Hum...hum...fait le facétieux, suspendu dans son élan mais dignement tutorisé par l'héritage de plusieurs siècles de bonne éducation...hum...hum...sir ?
Dans Twinings il y a Twin coquinise mon esprit, Twin c'est double, alors disons deux, oui c'est ça, il y a bien deux N à Twinings…, yes, please, thank You Sir...
S'ensuit une lente infusion de silence ponctuée des clings de l'argenterie et des clongs de la porcelaine, de ces silences inutilisables, l'esprit troublé se montrant rebelle à toute nouvelle glissade même sous les sollicitations les plus hardies, une sorte de période réfractaire cérébrale dans laquelle l'ennui s'éternise. 
"Enjoy..." voilà ce que me glisse mon hôte en poussant vers moi la tasse d'eau chaude couleur de pisse d'anurique et avec cet "Enjoy...", et à cause de lui, je ne peux m'empêcher de penser que je touchais du doigt un autre pilier de l'originalité Britannique, l'humour...
Mais après tout, j'étais venu là pour ça, non ?
 
Tout avait commencé avec la vente de la RS, enfin…non, tout avait commencé bien avant la vente de la RS...on pourrait même dire qu'elle était l'épilogue de longues discussions dévolues aux rêves et aux envies
Tout compte fait on était d'accord avec la princesse, les cavalcades insensées par les départementales ne nous comblaient plus et avec la RS elles avaient pris une dimension qu'on trouvait un peu folle même si ou peut être parce que elle tenait d'une griserie qui avait quelque chose de l'ivresse...on sentait bien qu'on en avait fait le tour et on sentait aussi l'appel de tout ce qu'on perdait en senteurs et en lumières...
C'est à ce moment qu'on a commencé à parler cabriolet, les yeux brillants d'un mutuel sourire, les rêves et les envies...
Reste qu'on ne se défait pas comme ça de l'emprise de la RS, c'est plus qu'un renoncement, c'est un pur héroïsme et du train où allaient alors les choses bêtement financières en matière de RS, on savait que c'était un voyage sans retour...
Comme souvent dans la vie, dans la douleur il faut se faire aider et pour le blues de la RS, si il y a une officine reconnue, c'est la maison Art...
Le bon docteur P…. m'envoya un de ses internes, M.  L…. qui en 3 mails échangés m'expliqua comment il allait me soulager de cette RS disease en me mettant à l'abri du besoin pour les 10 prochaines années, voire pour ma vie entière si je voulais bien lui abandonner l'ensemble de mes jouets, incluant ceux de la princesse,  pour une vente "de collection".
Présentée comme telle, la collection du couple pouvait faire trembler les piliers de l'hôtel, il avait d'ailleurs en ligne Ralph Lauren sur l'autre oreille, bref il fallait faire vite...
C'était vertigineux et ça sentait pas bon, on avait la vie devant nous et le cours des choses pour nous, j'ai rangé la RS en snifant avec délectation sa bonne odeur d'huile chaude dans le cliquetis des échangeurs qui refroidissent et on est passés à autre chose. 
 
Et puis voilà…tu ne vas pas à Lagardère et Lagardère viens à toi...enfin La gardère, plutôt Le gardère puisque c’est bien d’un homme dont il s’agit, et quel homme…une sorte de fou dont la naïveté infantile appelle la taquinerie…un sans dent cependant pas sans dents qu’aucune mouche n’a piqué mais mordu par un serpent des iles…l’innocent prétend trouver une RS pour la moitié de la rente promise par l’interne du Dr P…, rigolo, non ?
Rigolo et délicieusement touchant…j’ai le goût des incongruités et du non conformisme et la Princesse a le goût de la charité, elle a tout de suite trouvé géniale l’idée farfelue de nous débarasser de la RS pour une poignée de figues, dès lors que ça faisait un heureux…si j’en doutais j’avais la preuve qu’elle m’aimait pour moi et pas pour ma RS, la vie est belle…
En quelques semaines, 14.000 questions, 300 heures au téléphone et quelques mouvements bancaires plus tard nous étions délestés de la RS et lestés des liquidités propices à la réalisation des conneries automobiles les plus délirantes, quand on vous dit que la vie est belle…
Il était temps, Le gardère l’entomologiste m’avait usé par une dissection en règle de la RS incluant une recherche en paternité avec tests génétiques, phénotypiques et génotypiques qui me firent passer par des angoisses douloureuses…j’en était venu à redouter de ne pas pouvoir vendre cette RS qui n’était pas à vendre pour finir en ayant vendu cette RS avec la certitude que je n’aurai pas du la vendre…un bon conseil, ne vendez jamais votre auto à un dingue, c’est épuisant…
 
Cette histoire de cabriolet ne pressait pas mais alors pas du tout, mais comme toujours, quand tu as le Falzar farci de munitions, l'envie de défourailler te démange et les sens te titillent...les rêves et les envies...

Je n'étais sur que d'une chose, plus d'embrouilles avec des vieilles gloires déchues, mais alors quoi ?
Il y avait bien le spider Alfa mais la simple idée de nous commettre avec une frange de bobos Parisiens qui en avait fait depuis peu leur icône automobile le rendait infréquentable...il y avait bien la bellissime Giulietta, celle là même qui m'avait initié aux délices du plaisir sans capote lors du TA 2010 mais la jolie Juliette était devenue inabordable juste après que le marquis Don Sgubbito de Limocchio eu cédé la Claudia pour une poignée d’olives, que voulez vous,  le roi de la dent creuse n'a pas le nez creux...
 
J'en étais à me dire qu'un joli Boxster 2.5, avec son hurlement de Stuka et sa fidélité de Berger Allemand me renverrait avec délices 15 ans en arrière, au temps où je m'appelais Jacky..."être une heure, une heure seulement, une heure, rien qu'une heure durant, beau, beau...beau et c... à la fois"
La princesse est un amour, elle me dit toujours oui...l'affaire était pliée, hein tu en dis quoi ?
 
"Je dis qu'on a pas vendu la RS pour acheter une voiture de plouc...!"
 
"Et puis je veux du cuir"
 
Ah bon ? J'eu un pincement au cœur en me voyant devoir jouer les Marlon Brando sur le retour. Passé la cinquantaine, le Perfecto est à ranger au grenier, entre le train électrique et les lettres des amoureuses ou alors être l'alibi de siestes fortement tarifées sur divan éculé dans le XVII ème, entre des résidus de crème hydratante et des pellicules hors d'âge. 
Bien sur j'aurai pu à cette injonction de la princesse me rêver aussi gansé d'un délicat spencer Armani, façon doudoune discrète, en délicate peau d'agneau élevé sous la mère, comme ceux qu'arbore, avec beaucoup d'élégance il faut bien le dire, mon maître le marquis. Mais je n'ai pas sa taille fine et son mollet de coq, pas plus que son sourire charmeur, hérité de plusieurs générations de bateleurs Italiens dévoués à l'abordage de jupons. La doudoune, aussi indigente soit elle, me fait doudou et le modèle Armani, sur moi, ne ferme pas devant tout en tirant derrière et en baillant au col...
 
"Oui, du Old English Leather", ajoute la princesse en disparaissant dans la cuisine...
 
Boum...!!!
Là, pour un qui voulait une nouvelle vie automobile paisible, la cervelle au grand air et les pieds au chaud, à l'abri de la pluie et des angoisses mécaniques, on peut dire que la princesse me gâtait...
En même temps les vieux démons reviennent vite... Libéré par les envies princières des principes de sagesse et puisque elle parlait Roadster, je me mis moi à rêver barquette…, tant qu'à replonger dans les conneries, soyons fous...il s'en suivit une période de forte et trouble agitation cérébrale
 
Ce fut d'abord une Proteus dont je ne vous ferai pas l'injure de vous rappeler qu'elle est une sorte de réplique de l'iconique Jaguar type C et dont il existe une version tout alu sur châssis tubulaire enrobant au plus près un 6 cyl Jaguar qui, si il a été bien élevé, vous décalque au fond du petit baquet au moindre coup de gaz, dans des ruades de taureau sauvage...la mienne était du bleu sublime de l'écurie Écosse, avec la croix blanche sur le cockpit, les bandes sur le capot et la combinaison anti G dans la boîte à gants. Il y avait à ma gauche, car bien sur le grand volant vertical à 4 branches était à droite, une sorte de strapontin enchâssé dans un lacis de tubes, duquel bien calée la princesse pourrait m'indiquer la route à suivre, comme elle l'a toujours fait, mais en Anglais avec l'accent Cockney pour faire plus juste...
 
D'autres folies m'assaillirent, Jaguar type D, réplique bien sur mais néanmoins richement dotée du même 6 cylindres en alu poli, brillant comme un bijou, que l'immense capot de la bête recouvrait comme le couvercle d'un écrin de joaillier. Son aileron de squale affamé faisait bien un peu prétentieux pour aller chercher le pain le dimanche ou zébulon à la sortie du catéchisme mais j'ai toujours aimé la provocation.

Ou encore un speedster 356…, enfin un speedster devrais je dire…, gréé d'un 2,9 l VW à triple ACT, soupapes refroidies au chlorure de pectonium et échappement dévergondé, on passera si vite que jamais personne n'en saura rien et il n'y aura que moi, au soir de ma vie Porschique qui devrait rendre des comptes à ma conscience...
J'ai cependant un gros problème avec les répliques c'est que je passe mon temps, mais alors tout mon temps à faire toc toc sur le métal qui n'en est pas, en une sorte de tic gravement pathologique qui me gâche le peu de plaisir qu'il pourrait y avoir à les faire rouler. C'est un peu comme avec les faux nichons, quand tu le sais, et, à moins d'être adolescent post pubère hébété par un premier contact audacieux tu le sais vite, tu passes ton temps à tâter bêtement pour séparer le vrai du faux dans une inspection anatomique où tu perds finalement l'idée, voire le goût de tâter le tété ou téter le téton, bref le plastique et le silicone sont aux antipodes du plaisir, tenez vous le pour dit, merci qui ?
 
Jusque là on était dans le raisonnable mais j'allais oser aussi le déraisonnable quand fleurit sur Le Bon Coin, oui vous avez bien lu, Le Bon Coin, une offre qui avait tout d'une farce.
Un même individu proposait à la vente une barquette Osca et une barquette Cisitalia...un seul problème me direz vous, laquelle choisir dès lors que les deux étaient rouges, basses comme des blattes et renflées comme des bimbos Brésiliennes. Un moteur, un peu de tôle autour, deux patchs de cuir vieilli et une plaque d'alu bardée d'aiguilles comme à la même époque la gorge de Liz Taylor de diamants. 
Trouver sur le bon coin, le même jour au même endroit deux pépites pareilles, ça ne pouvait arriver qu'à moi, on allait plus parler de la collection Baillot ni du Dr P…., le marchand de poudre aux yeux allait devoir se reconvertir dans la poudre chocolatée...

J'eu des nuits agitées et la princesse des nuits calmes, j'attendais mon heure pour la séduire...car il s'agissait bien d'automobiles héroïques, tout droit descendues des années 50, de celles qu'on conduit à demi au dehors, le coude rasant le bitume, les manches retroussées, lunetté et coiffé d'un casque en cuir qui vient s'appuyer sur cette sorte de demi fusée qui en est le prolongement aérodynamique et gracieux. 
Je touchais une vérité essentielle, j'essayais même de lire Sagan, bonjour tristesse…
Puisque Fangio était bien mort, puisque j'étais trop vieux pour vivre vite et mourrir jeune et que de toute façon je n'en avais ni le lustre (si j'ose dire) ni les moyens je serais pour la princesse à la fois Porfirio Rubirosa et le Marquis Alfonso de Portago (de son nom complet Antonio Vicente Eduardo Angel Blas Francisco de Borja Cabeza De Vaca y Leighton Carvajal y Are, Conde de la Mejorada, Marquis de Portago), au moins maintenant je savais où nous allions... 
 
Reste que  trouver une Osca ET une Cisitalia sur LBC, le même jour chez le même marchand c'est un peu comme trouver un Picasso ET un Matisse un dimanche matin aux puces de Saint Ouen, il y a un moment où il faut atterrir.
 
Il s'ensuivit une période de calme relatif qui allait finalement, doucement, insidieusement, habilement, sournoisement, délicatement mais inéluctablement nous amener là où la princesse voulait aller par les voies que je voulais emprunter...la vie est bien faite, non ? Il faut dire qu'on forme un couple harmonieux, chapeau de cuir et bottes melon. 
 
Je décidai de juguler mon cerveau érectile pour en maîtriser les pulsionnels débordements et de considérer les choses avec sagesse et réflexion, ce qui chez moi est comme chez vous d'escalader l'Everest en tongues avant de rentrer chez maman le soir après le boulot...
Comme Roadster Anglais au goût de barquette, non réplique et à la portée d’un modeste mandataire social d'une activité sous rémunérée en voie d'extinction, qu'y a t'il ?
 
Jaguar XK, 120 forcément, 140 à l'extrême rigueur, une merveille automobile par ce moteur beau comme le plus beau des moteurs et généreux dans l'étreinte jusqu'à en douter qu'il put être Anglais. Sa beauté est indéniable et elle lui doit d'avoir été tant copiée dans ses élans fluides et sensuels, ses rondeurs en mouvement qui font d'elle le félin qu'elle se prévaut d'être.
Oui mais voilà, mémère la panthère s'est voulue plus grosse que le bœuf et en est devenue pathétiquement pachydermique. Va encore pour les US highways mais ni la princesse ni moi n'avons dégouliné encore vers les parades automobiles de bord de mer et nous avons gardé l'un et l'autre le goût et l'ambition des cavalcades alpines pour lesquelles il vaut mieux monter des chèvres que des éléphants. 
 
Une Type E alors, toujours ce même 6 cylindres à la beauté extatique et toujours aussi cette inclinaison zoogigantique, l'éléphante a accouché non pas d'une souris comme on aurait aimé mais d'une girafe et si il y a bien une indéniable beauté phallique dans cette projection démesurée du nez de la bête peut on encore parler de barquette ou même seulement de voiture de sport pour une auto requérant une manœuvre arrière pour passer une épingle...soyons sérieux et passons à autre chose. 


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Finissons en tout de suite avec les Morgan, toutes espèces confondues, qui sont sans doute d'assez bonnes autos mais sans âme, figées dans une constance consternante.
On ne peut pas être et avoir été et par cet aphorisme une Morgan ne saurait jamais être une auto ancienne, tout au plus une évocation, un ersatz d' aventure pour des snobs frileux qui n'ont même pas l'audace minimum d'acquérir chez Classic cars une XK 150 refaite à neuf pour 150k€ . Il ne faut jamais jurer de rien mais j'ai toujours soupçonné les Morgan d'être des autos à transporter les cons, la parfaite connomobile...ceci étant, comme avec la princesse on ne parle pas aux cons, à vrai dire, on n'en sait rien...
 
Et puis Il y a les rares et exotiques,
La sublissime AC Bristol dont le moteur longue course exhale les plus forts relents des compétitions d'avant guerre et dont la robe aux rondeurs parfaites va affoler les têtes pour l'éternité en habillant la mythique et immortelle AC Cobra. 


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L'originale Sunbeam Alpine et la dévergondée Tiger que j'ai vu de mes yeux bousculer les E lightweight sur le macadam de Goodwood, dans un bruit enivrant de forteresse volante. 
La première est intouchable au commun des mortels et la seconde à déjà basculé dans un univers esthétique post sixties dans lequel Rubirosa est mort depuis longtemps.
 
Pareil pour les Triumph, tout ce qui est post TR3, aussi beau soit il et jusqu'à la TR6 épilogue inclue, en dépit de leurs intérieurs et de leurs moteurs furieusement British Roadster Spirit, a définitivement abdiqué toute ambition racing pour glisser du côté yéyé, madrague, coquillages et crustacés, sans parler de la Stag, cette sorte de diligence hideuse, carrément hors sujet ou encore de la Spitfire que son nanisme congénital range dans l'enclos des gnomes ridicules en compagnie de la Frog eyes et de la Midget. 

Reste la TR3 comme vraie candidate à la folie. Celle ci a presque tout pour elle, on la conduit assis sur le pont arrière, la moitié supérieure du corps offerte au vent, la moitié extérieure aussi, c'est la seule auto dans laquelle on voyage avec juste un pied et une main dedans. Le cockpit fait penser à celui d'un chasseur du temps de la vraie aviation et pour peu qu'on vire le pare brise au profit de deux petits saute vent l'illusion devient parfaite.
Et ça tombe bien car à l'usage, en TR3, on passe plus de temps suspendu dans les airs qu'au sol...soit on voyage en sustentation au dessus du siège, soit c'est l'auto toute entière qui évolue en sustentation au dessus de la route. La TR3 avance comme un avion à l'instant où il quitte le sol, dans cet état indécis de soubresauts hésitants ponctués des derniers frottements de roue, avec cette nuance que elle ne décolle jamais vraiment, elle fait tout le vol comme ça, c'est en fait, encore une originalité Britannique, le seul avion terrestre. 
Elle a sinon tous les attributs qu'on attend d'un Roadster Anglais, avec en prime de vrais freins et un moteur corvéable à merci entre 2000 et 3500 rpm, oui je sais c'est peu, tout en ayant gardé les reliquats essentiels des barquettes de sport d'avant guerre agrémentés de suffisamment d'élucubrations Anglaises diverses pour être "so funny", comme dirait la femme du propriétaire de la Morgan...
Avec tout ça un profil suggestif, avec son long capot et son court cul, elle ressemble un peu à une pantoufle. Hélas les choses se gâtent quand on la considère par l'arrière et deviennent dramatiques à l'avant où elle arbore une bouche béante surmontée de globes lumineux à la proéminence batracienne qui lui donnent l'allure attirante d'un crapaud goitreux, crétin et hébété, une sorte de monstruosité du design automobile...
C'est vraiment dommage j'adorais beaucoup de choses chez elle, à commencer par le bruit rauque lâché par l'échappement, une sorte de VROAAAPPP,  VROAAAPPP qui n'existe nulle part ailleurs, sinon dans les rêves de mon enfance...


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Il a bien fallu ensuite considérer comme une candidate très sérieuse LA Healey
J'écris LA alors même qu'une lignée entière est offerte, de la 100/4 inaugurale de 1953 à la BJ7 épilogue  des années 1965. 
Il eut été facile au premier marchand venu de fourguer à la princesse en proie à la pâmoison devant le profil, il faut bien le dire furieusement sexy, de la Healey, toutes générations réunies, une BN 100/6, ce qui aurait été le moindre mal, mais aussi une désastreuse BJ à tableau de bord contreplaqué et console centrale comme celui d'une vulgaire TR6, d'autant plus qu'elle avait à ce moment là mes poches bien remplies, ce qui, comme chacun sait, rend vulnérable à la réalisation des pires conneries.
Il fallu donc lui expliquer que la seule Healey fréquentable était la plus vieille, ce qui venant de moi l'étonna, mais aussi selon elle la plus moche ou plutôt la moins belle se reprit elle, en dépit du fort et mâle parfum de course qu'elle dégageait, concéda t'elle.
Élever sa culture mobile à l'inanité de ce 6 en ligne tout en fonte, lourd comme une enclume de forgeron et partant, de la propension constante du bestiau à aller tout droit, y compris dans les virages, l'initier à l'agilité comparée que confère le 4 cylindres dans des grondements de grand fauve en rut dont seuls les plus de 2 litres peuvent nous combler, l'achever enfin par les récits des exploits des 100 M, M comme le Mans et même des 100 S, S comme Sebring et la laisser crucifiée, soumise enfin à l'évocation d'une possible Le Mans Replica, British Racing Green, roues fil peintes, cuir fauve et la peau percée de louvres comme des ouïes sur le flanc d'un squale féroce. 
La cause était entendue, nous allions donc rouler Healey, même si des détails comme les freins à tambours Anglais d'un autre âge ou les quelques dizaines de milliers d'euros à ajouter pour faire d'une banale 100/4 une 100, disons SM pour rester sage commençaient à ternir le paysage.
L'horizon s'obscurcit complètement quand il apparut que la moindre 100/4 en état moyen dépassait allègrement les 50 k€, on avait trouvé celle qu'on n’allait pas acheter...
Et puis, sans doute à titre consolatoire, cette 100/4 m'apparut finalement jour après jour moins belle que je ne le croyais, cul trop large, trop tombant, pas assez rond, avec le cul tout est dans de subtils détails et il y a souvent un rien entre l'acceptable et le parfait. Et cette sorte d'éventail de carmencita entre les yeux était finalement d'une esthétique discutable...au bout du compte, l'inspiration puisée dans les sublissimes barquettes italiennes des 50's, les Lancia D24, Les Maserati, les Ferrari, cette inspiration là, qui avait si bien réussie à l'AC, était désintégrée dans les quelques errances qui font qu'un styliste Britannique ne sera jamais un styliste Italien. 
Ouf, on avait failli faire une connerie, la chance voulut qu'on en eu pas les moyens...
 
À force de réforme pour raisons diverses on en était à devoir déplorer avoir fait le tour du génie créatif Britannique accessible et raisonnable sans avoir trouvé notre barquette Roadster…

Jusqu’à ce que…

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A suivre…
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Enregistré le : mar. nov. 04, 2008 10:13 pm

Message
Toutes les voitures citées ont été sur ma liste imaginaire!
Sympa le récit. :P
Messages : 13844
Enregistré le : dim. févr. 21, 2010 8:50 pm

Message
Dans ton bestiaire de vieilles Anglaises,on pourrait ajouter une rareté qui aurait pu constituer une réelle menace pour la Cobra 289 si on s'était occupé sérieusement de son cas à l'époque.
Une caisse qui m'a réellement fait peur et que je n'ai jamais imaginé dompter : la TVR Griffith 400 (celle de 1965)...
Mais certes, ce n'est pas une barquette ou un roadster...mais bien un destrier indomptable..

Dans le genre atypique , il y a aussi la Daimler SP 250 avec son intéressant V8 que Jaguar a bien vite escamoté pour ne pas faire d'ombre à son Légendaire XK.
RD
Messages : 10487
Enregistré le : sam. nov. 17, 2007 8:12 pm

Message
Eh ben ....
Au moins, cette météo pourrie a un bon côté. Le Fred s'est remis à la ligne. Et à la pêche aux bons mots. Que même les Morganistes devraient comprendre.

Je note :

Pas de smaillés ! Ouf , ça fait du bieng ! :thumbup::thumbup::thumbup::thumbup:

Quelques incohérences prouvant que tout ceci n'est pas très réel.

En effet, as t'on déjà vu un mec en spencer Armani rouler en 356 ? Non, car la couture italienne est un peu serrée sous l'aisselle pour manier aisément le passage 4 en 3 de la boite 741.
Sur un spider Giulia, par contre je dis pas que ça a pas pu exister.

Comment la Princesse peut elle disparaître dans la cuisine ?
Au Cluedo peut être mais quand on connait ta maison ( réplique exacte de la propriété de Paul Getty III sur les hauteurs de Beverly Hills ) sise dans une avenue dont la largeur maxi fait 3m42 car pour vivre heureux vivons cachés , cette disparition est impossible dans une cuisine ouverte.
À moins que tu n'écrives sur ton iPad assis sur ton congélateur dans la buanderie
Donc un peu de sérieux stp !

Et non, Madame n'achète pas de moutarde chez Lidl.
Nous stimulons nos papilles avec de la Delouis, made in Limoges. Isn't it ?

Pour le reste c'est comme d'habitude ....
On se régale !
Et il est vrai que la Princesse est faite d'un cocktail subtil, mélange de simplicité et de bonnes manières, de douceur et d'aiguille dans la zone rouge. Cette dernière étant si possible assortie à son sac et ses gants.

Donc au vu des prévisions pluvieuses , la suite .... !!!!
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Enregistré le : sam. nov. 17, 2007 8:12 pm

Message
Un peu de participation sur ce post svp !
Sinon on risque de ne pas avoir la suite ....
Ils sont où les classimous qui postaient plus vite qu'ils ne piss... ????

Allez ! On se bouge la prostate !
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Enregistré le : ven. nov. 15, 2002 1:09 pm

Message
Si on se lance dans le bizarre, cela va faire du dégât !
Messages : 13027
Enregistré le : ven. nov. 15, 2002 1:09 pm

Message
Edit : P.... de téléphone !
Messages : 29024
Enregistré le : jeu. mars 29, 2007 7:09 pm

Message
C'est long mais c'est bon :P on a l'impression de monter l'escalier :D
On attend la suite Fred.

Ah sinon, la frange de bobos parisiens te pisse à l'arrêt :D
Messages : 9625
Enregistré le : mer. janv. 19, 2005 7:00 pm

Message
Jean92 a écrit :
Ah sinon, la frange de bobos parisiens te pisse à l'arrêt :D
:D:D:D
Messages : 9177
Enregistré le : lun. oct. 15, 2001 9:21 pm

Message
Héhé c'est le retour de littérature ca manquait :D
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