Vous allez pas me croire...
La nuit dernière, on était avec la squaw sur notre Riva Ariston 1961, en partance de l'hôtel qui nous a reçu au jour de l'an, pour rejoindre notre port privé au pied de l'Estérel. Il me restait moins d'une heure avant d'ouvrir le post de minuit, quand vl'a t-y pas que tout à coup, à bâbord, on voit débouler dans la pénombre une 911 flottante, oui mon pote, filant sur l'écume aussi sûrement que sur l'asphalte ! Incroyable, non ?! On se rapproche du bateauto, une sorte de 96TT, j'ai tout de suite reconnu la forme des phares...
La vitre passager s'ouvre et on devine une femme au volant. Ou à la barre, devrais-je dire. Elle tourne son visage vers nous, allonge le bras, et elle nous fait un doigt, la salope ! Ni une ni deux, la squaw, qui a toujours toutes les affaires maritimes en main, pousse brutalement la manette de commande de vitesse à fond et, sous l'effet de cette accélération soudaine, je perd contact avec le Riva et bascule dans la grande bleue ! fille de joie ! Il fait nuit, j'ai pas de gilet, la côte est vraiment loin, et j'entends les deux moteurs furieux qui s'éloignent dans le noir... Alors, je crie désespérément, j'appelle : "Chééééérie ! Doudooouuuu !" Et là, dans le désert terrible de la surface de l'eau où l'horizon se confond avec le ciel, j'entends sa réponse, comme un écho infini : "fille de joie, tu fais chier, t'as encore trop bu de bières, pourquoi tu vas jamais aux chiottes avant de te coucher ?!"