Venez discuter de tout et de rien sur ce forum, dans les limites admissibles par notre règlement ! Modération laissée à la libre interprétation du Staff sans préavis et selon l'humeur du moment.Tout sujet à polémique est systématiquement supprimé (football, rugby, religion, politique ect). Note : Les messages de ce sous forum n’apparaissent pas dans les "Derniers Messages".
Messages : 1285
Enregistré le : lun. nov. 01, 2010 6:07 pm

Message
Je les ai choisies en les essayant dans le magasin. Je n'aurais pas choisi cette marque autrement, je n'avais jamais essaye. Ils ont fait une piste et on fait le tour de la boutique en courant. Ma fille faisait une drole de tete quand elle m'a vu courir a l'interieur :D
Messages : 3603
Enregistré le : lun. juin 06, 2016 9:09 pm

Message
Un papier intéressant dans Marianne qu'un copain triathlète depuis plus de 25 ans m'a shooté ce matin. Qui fait écho au fil de discussion d'il y a quelques semaines sur les dérives constatées et la coure à l'échalotte. Il y a quelques raccourcis et imprécisions. Mais c'est sans doute du au format interview (faudrait lire le bouquin). Sur le fond je partage le constat et c'est renforcé par l'effet loupe du à l'endroit où je vis. Bonne lecture.;)

Olivier Bessy : "Il y a dans la performance de la course à pied une logique de consommation"
Cours toujours

La course à pied s'est imposée comme le sport de référence des élites, et de ceux qui aspirent à la renommée sociale. Pour « Marianne », le sociologue du sport Olivier Bessy explique pourquoi la recherche de la performance et de la récompense symbolique traduit la manière dont l'esprit de performance, et à travers lui le consumérisme a gagné le sport.

Pourquoi les urbains surdiplômés pratiquent-ils autant la course à pied ? Entre recherche de performance et récolte de gratification sociale via le partage de ladite performance sur les réseaux sociaux, la pratique du running s'est imposé comme un modèle de consommation du sport. En 2024, ils étaient plus de 50 000 à franchir la ligne du marathon de Paris : un chiffre en croissance permanente, qui amène à s'interroger sur ce que cette addiction à la course à pied dit de nos sociétés.

Coureur depuis plus de 50 ans, ancien adepte de la performance, Olivier Bessy est sociologue du sport et professeur émérite des universités. Il est également l'auteur de l'ouvrage Courir - de 1968 à nos jours dont le premier tome est paru en 2022 aux éditions Cairn.

Le deuxième tome, consacré aux marathons et autres ultratrails doit paraître en 2024. Il plaide pour une approche plus écologique et moins consumériste de ces évènements sportifs, et effectue ses recherches au laboratoire Transition énergétique et environnementale de l'Université de Pau.

Marianne : On sait que la réussite professionnelle ne suffit plus à l’épanouissement personnel, est-ce que la culture de la performance dans la course à pied est une tentative individuelle de réponse ?

Olivier Bessy :C’est un processus qui ne date pas d’aujourd’hui, qui a commencé par la libération du corps dans la mouvance post 1968. La course à pied elle-même s’est libérée : on casse les codes, on sort des stades, on met des vêtements de plus en plus fashion, moulants, sexy. On a dépassé le stade de la libération du corps, aujourd’hui on est aussi dans sa mise en valeur, la mise en spectacle de soi-même via son corps, ses équipements, notamment sur les réseaux sociaux, qui amplifient cet effet. Cette révolution du corps, n’a fait que croître, notamment chez les cadres supérieurs. Mais la pratique de la course à pied va plus loin, on est presque dans la recherche d'affirmation de soi, de construction identitaire.

Dans votre prochain livre, vous évoquez une nouvelle forme « d’illimitisme » dans l’approche de la course à pied, qu’entendez-vous par là ?

C’est l’objet du deuxième tome de mon ouvrage : depuis le début des années 1990, en lien avec l’hypermodernité, on est dans la démesure, la surenchère, on cherche toujours à dépasser nos propres limites mais on cherche également la limite de ce qu’il est possible de faire.

Aujourd’hui la course aux limites — cette recherche d’intensité, d’extrême —, c’est une manière de produire son existence qui est davantage séduisante pour les groupes sociaux aisés, dans la mesure où ils transfèrent leur recherche de performance professionnelle dans leur loisir. Cette logique a plus de sens pour eux que pour les coureurs de groupes sociaux plus modestes. C’est aussi très genré, dans l’ultratrail (course en milieu naturel sur une très longue distance, N.D.L.R.), on retrouve par exemple 90 % d’hommes, parce qu’ils recherchent plus la performance et les récompenses symboliques qui vont avec.

On entend souvent de la bouche des coureurs que cette activité est plutôt une façon d’extérioriser plus qu’une réelle recherche de performance, ce n’est pas votre constat ?

Ces deux recherches ne sont pas contradictoires. Parfois ils poursuivent ce que j’appelle un « processus d’accélération » de leur métier, ils y trouvent un moyen de production à leur existence performative, mais peuvent aussi bien alterner avec des moments ou ils vont échapper à cette pression sociale en étant sur un terrain où ils vont agir comme ils en ont envie. La majorité va chercher une expérience hédoniste, mais le même coureur peut alterner entre cette logique d’accélération et une logique de décélération, plus « slow ».

Les études sociologiques des années 1980 démontrent que la pratique de la course à pied était l’apanage des bourgeois et cadres supérieurs, cela a évolué ?

Les premiers grands marathons populaires recrutaient plutôt chez les catégories socioprofessionnelles les plus favorisées. En 40 ans, on a eu une diffusion du marathon chez les femmes, mais aussi un élargissement des tranches d’âges et des bases sociales de la pratique, avec de plus en plus de professions intermédiaires qui viennent rivaliser avec les cadres tout en se valorisant eux-mêmes socialement.

Néanmoins, il y a toujours une surreprésentation des groupes sociaux aisés. Quand on vous dit qu’il y a 20 % d’employés au marathon de Paris, il faut comparer ce chiffre aux 35 % d’employés présents dans la population active pour comprendre ce que ça représente réellement. Il y a aussi 35 % de cadres, alors qu’ils ne représentent que 10 % de la population active. Cet élargissement de la base sociale est de moins en moins vrai quand on s’approche des pratiques extrêmes comme l’ultratrail, où on a presque exclusivement des gens favorisés, parce qu’on est dans la culture de la performance et qu’il y a un énorme caractère symbolique qui est véhiculé.

En 2004, courir le marathon de Paris ne coûtait qu’entre 42 et 62 euros, aujourd’hui le prix dépasse forcément les 110 €. Le public très favorisé est un des carburants de la flambée des prix ?

C’est évidemment lié, mais la course est, de toute façon, un sport qui coûte cher, et le prix augmente encore dans les pratiques extrêmes. Si vous faites l’ultratrail du Mont Blanc, entre le prix de l’inscription, de l’équipement, du transport, de la semaine là-bas… Vous pouvez payer jusqu’à 5 000 €, ce qui explique qu’on y retrouve essentiellement des CSP +.

Sur des courses plus populaires on va être à un tarif d’environ un euro par kilomètre, mais l’argent n’est pas le plus clivant. J’ai rencontré lors du mythique Grand Raid de la Réunion un ouvrier qui avait économisé pendant plusieurs années pour faire cet ultratrail. La vraie différence dans la « sélection » se fait sur la représentation culturelle de cette course par rapport à une autre. À la fois l’image qu’a la course, et la recherche de récompense symbolique qu’y associent les coureurs.

Cette vision de la pratique du sport comme une recherche systématique de performance et de valorisation symbolique vient forcément du milieu social d’origine ? Ces adultes sont les mêmes que ceux qu’on a formés pour être des « bêtes à concours » ?

Quand vous éduquez votre enfant pour qu’il performe et qu’il fasse les grandes écoles et les classes préparatoires, avec une forme de dopage comme dans le sport, on est dans l’éducation à la performance : « Tu seras le meilleur mon fils ». Heureusement, la performance n’est pas réservée aux groupes sociaux les plus favorisés, mais elle est visible à un degré plus fort que chez les autres. Quand vous voyez les contraintes que vous acceptez de vous imposer pour faire un ultratrail dans l’année, juste pour pouvoir dire que vous l’avez fait, ça implique qu’il faille des profits symboliques importants derrière.

Il y a de plus en plus de dossards vendus sur les grandes courses. Qui dit événement de masse dit forcément pollution et dégâts écologiques, pourtant, l’impact écologique de la course ne semble pas être une évidence pour ceux qui la pratiquent ?

Il faut être extrêmement prudent sur cette question, c’est une réalité mais j’observe une prise de conscience de l’environnement. Aujourd’hui il y a des grands raouts qui défendent un positionnement écoresponsable, sur le prix d’inscription, sur la qualité de l’accueil, sur les transports. C’est le cas de la course « Volvic Volcanic Expérience » par exemple : ils attirent des gens qui viennent parce que ça correspond plus à leurs valeurs.

Vous évoquez souvent dans vos publications le concept d'hypermodernité, en quoi la course à pied est révélatrice de l'évolution de nos sociétés ?

L’hypermodernité dans laquelle la course à pied est installée est une logique de consommation, comme on la retrouve dans tous les pans de la société : on cherche l’originalité, on est dans une logique de valorisation sociale. C’est le même problème que les surfeurs où les skieurs qui ont des discours écologiques, ne mangent plus de viande, mais vont chercher les meilleurs spots en avion partout dans le monde.

Heureusement, cette logique est aujourd’hui face à une vision plus éthique. On voit apparaître une forme d’hybridation, de transmodernité : un modèle culturel qui associe à la fois l’envie de toujours plus de consommation mais avec d’autres valeurs qui viennent travailler le modèle dominant, en essayant de revenir à des valeurs plus anciennes.

L’esprit Trail, à savoir un rapport immersif et non dominateur à la nature, a été perdu en route, mais il se renouvelle, certains reviennent à des formes beaucoup plus simples au niveau de l’équipement. On cherche à tisser des liens avec les autres coureurs, plus que de la performance.
Messages : 11400
Enregistré le : mer. oct. 05, 2011 11:08 pm

Message
intéréssant:thumbup:
Messages : 13027
Enregistré le : ven. nov. 15, 2002 1:09 pm

Message
Merci pour cette lecture très intéressante.
Messages : 11400
Enregistré le : mer. oct. 05, 2011 11:08 pm

Message
j'ai couru samedi le semi marathon de Metz. avec mes baskets habituelles

j'ai deux grosses ampoules dont une est percée. Etonnant, je n'ai jamais d'ampoules en courant. je me demande d'où cela peut venir?
Messages : 40796
Enregistré le : lun. mars 23, 2009 10:46 am

Message
p'tet un rapport avec ton humeur :D
Messages : 11400
Enregistré le : mer. oct. 05, 2011 11:08 pm

Message
excellente donc cherche une autre piste....:P
Messages : 7906
Enregistré le : mar. juil. 22, 2003 1:33 pm

Message
Chaussettes?
Messages : 40796
Enregistré le : lun. mars 23, 2009 10:46 am

Message
gtrs57 a écrit :
excellente donc cherche une autre piste....:P
électrique, ampoule...

y'en a qu'on pas la lumière à tous les étages :D
Messages : 11400
Enregistré le : mer. oct. 05, 2011 11:08 pm

Message
Raph a écrit :
Chaussettes?
bizarre, c'est des ICebreaker avec lesquelles j'ai déjà couru....

Pour l'ongle qui va sauter, je pense avoir une piste. Trop long, il a du buter en bout de chaussure ;)
Répondre
1078 messages • Page 104 sur 108