Toutes les questions sur la pratique de la Porsche sur circuit , ainsi que les améliorations qui en découlent et les infos sur les compétitions . Note : Les messages du sous forum "Circuits - Compétition Autres Clubs" n’apparaissent pas dans les "Derniers Messages".
Salut les coupaings!
Figurez vous que j'ai testé le weekend dernier un truc que j'avais jamais fait: du rallye historique. J'aurais du dire du rallye tout court parce que le côté historique ne change rien aux sensations de conduite. Mais revenons un moment sur la génèse de cette aventure...
Acte 1: 8 septembre 2017, sur le chemin qui me mène à Monza - ca me fait penser que j'ai oublié de mettre en ligne mon CR de Monza - je fais une petite pose sur une aire d'autoroute vers Beaune, et un gars très sympathique vient taper la discute en tournant autour de ma voiture. On blablate, il s'appelle David, il a une 911 aussi, je lui dis que je ne fais que du circuit avec la mienne, "et pourquoi pas de rallye?" eh bah parce que je préfère rentrer avec ma voiture intacte, entre autres raisons, et surtout parce que c'est d'un autre niveau et je n'ai aucune prétention la dedans. Il me dit qu'il en fait beaucoup en tant qu'ouvreur, et qu'il y a un évènement près de chez lui, une ronde historique, qui pourrait m’intéresser: pas de chronomètre, on monte a son rythme, il y a de belles voitures... pourquoi pas. Je lui dis de m'envoyer les infos par sms, et on se quitte avec une belle poignée de mains.
Acte 2: début février 2018 je recois de David par SMS l'affiche de la 2eme ronde historique d'Ornans. Elle est alléchante, je regarde un peu ce qui s'est dit de la 1ere, je tombe sur un article qui parle d'une R5 Turbo qui a fini pliée... Même si ca ne me rebute pas, ça n'est pas fait non plus pour m'emballer, et je finis par laisser tout ça en sommeil.
Acte 3: avril dernier, en faisant le ménage sur mon téléphone, je retombe sur ses SMS, et... je me dis que je pourrais peut etre essayer... après tout, en plus je suis dispo ce weekend... allez hop, dossier envoyé!
Et me voilà donc en partance pour Ornans vendredi 15 juin. J'arrive le soir, je dors à l'Hotel de France, situé juste en face un pont du 16e siecle sous lequel passe la Loue. Toutes les places sont prises, mais grâce au proprio très sympa, ma voiture dort à l'abri sous le préau de la cour intérieure En plus c'est une très jolie ville, bien aménagée sur les bords de la rivière qui se parent de lumières bleutées le soir.
Le lendemain matin, je prends mon petit déjeuner. Nous sommes trois dans la salle, à deux tables de la mienne, Jean-Claude Andruet et Françoise Conconi (copi de Michelle Mouton) autant dire qu'il y a du niveau sur cette table! J'ai bien choisi mon hotel moi
Rendez vous en début d'après midi pour l'enregistrement, le contrôle "technique" très succinct - ici pas besoin de PTH même si beaucoup de voitures en ont, on vérifie les phares les clignotants, l'extincteur, que la voiture est en ordre de marche et basta cosi! Ce samedi, nous allons faire deux fois la montée, à 18h et à 20h et le lendemain, c'est 5 boucles que nous ferons, dès 8h et toutes les deux heures environ.
La partie de route fermée sur nous empruntons fait 10km, d'après David (celui à l'origine de mon inscription) c'est un kilométrage assez peu courant pour un parcours de démo, souvent plus court. J'ai fait un mini repérage sur Google Maps, mais rien physiquement (et c'est une connerie ) et j'ai même loupé la vidéo que le site de l'organisateur avait mise en ligne. Bref, j'arrive la fleur au dents et sans rien connaître du parcours que la petite carte qui m'est remise avec mon "kit de départ".
Sur place, pas mal de caisses sont déjà là, et j'avoue que je commence a prendre mon pied sur le parking: Audi Quattro Sport GrB, Alpine, R5 Turbo, Ford Escort, Opel Kadett, etc. toutes dans des livrées bien typées racing, et même une superbe 365 GTB/4
Toutes les autres photos sont dispo ici
Je retrouve des connaissances croisées aux Classic Days, qui sont de Dijon, et venus avec un ami en 964. Son épouse sera mon copi durant les deux montées de ce samedi. David me salue, très content que je sois venu, et me dit qu'il ne manque que la signature d'Andruet sur ma voiture; il va essayer d'arranger ça.
18h: j'ai le N°16, j'ai devant moi une 911 SC préparée rallye pilotée par deux frangins qui n'ont pas l'air de se promener, et derrière une Alpine qui ne rigole pas non plus. Je ne connais pas le parcours, j'ai prévu y aller cool, mais j'arrive à me mettre la pression tout seul: je ne veux surtout pas me faire rattrapper par l'Alpine et le bouchonner. Il fait un temps de malade, au moins ca va accrocher.
Je suis au départ, le starter me fait un signe rapide pour les 10 secondes, j'avoue que je suis un poil tendu, 5, 4, 3, 2, 1... c'est parti! J'enfile les S de la D280 qui mène à Bonnevaux-le-prieuré, j'y vais mollo, les S se resserrent et se desserrent et c'est un vrai serpentin. J'arrive au village, pour attaquer la montée du parcours. Premier angle droit que je ne vois pas venir, et je manque de me foutre au fossé, ca passe ricrac... OK... on continue, je vois des gens au bout de la route a 200m, surement une épingle: bingo. C'est hard, évidemment mon gros cul n'est pas vraiment l'idéal pour cela, et ca ne glisse pas, la direction est celle d'un camion, je n'arrive pas a rentrer la première, je peste - je pense à l'Alpine derrière!!! - ca y est, je repars un peu énervé, le tracé est ultra chaud entre les arbres d'un coté et les murs de roches ou de terre de l'autre, une deuxième épingle se jette devant moi, l'absence d'autobloquant fait cirer le pneu gauche et ca pue le pneu dans l'habitacle mais ca roule! On arrive a Charbonnières les sapins, il y a plus de monde qui est massé de chaque coté des barrières, un angle droit, et des balles de foin pour casser la vitesse. Ma copi m'a prévenu: elles font 500kg chacune, donc on va éviter de les toucher... je me faufile entre sans problème. La route se rétrécit et c'est le parcours typé "rallye" qui commence. Mais c'est très piègeux: il y a de la terre, des graviers, bref tout un tas de surprises qui fait que l'on peut se vautrer très facilement et je n'ai qu'un seul objectif: rentrer avec la voiture! Je fais donc très gaffe. On passe un pont que précède une rangée de balles de foin pour canaliser les voitures, et puis une partie plus rapide ou je vais passer la 4 sur un enchainement de petits S larges, en haut d'une colline la route semble se perdre... un petit saut et ca part sur la droite, avec quelques graviers sur la bosse... cool tout défile et sur une montée j'aperçois un commissaire assis et un petit panneau, c'est l'arrivée... Ouf!
Pas de casse, la première expérience est passée, on débriefe avec ma copi. Je regrette de ne pas avoir fait de reconnaissance, c'est idiot mais c'est comme ca. Je mettrai 3 montées pour vraiment apprendre le parcours. Le problème c'est que plus je vais apprendre, plus je vais hausser le rythme, et c'est là que ça peut très vite se compliquer J'ai frisé la correctionnelle deux fois: une fois sur le gras mouillé le lendemain matin, ou une petite pluie fine est venue déposer un film grassouille pendant deux heures, et une autre fois sur une bosse qui a délesté l'arrière et que j'ai bien senti glisser. Quand la route est aussi étroite que la voiture, la marge d'erreur est infime.
J'avoue qu'à la dernière montée dimanche vers 16h, j'ai quitté le parcours avec l'envie de m'en refaire une ou deux supplémentaire, tant j'ai pris mon pied et le mot est faible L'adrénaline est bien plus présente que sur circuit, on se fait régulièrement des frissons, et la variété de cette "montée" était vraiment géniale. C'est un peu le Ring, en plus étroit et sur lequel vous auriez remplacé les glissières par un fossé une clôture et des arbres... Je reviendrai l'année prochaine ça c'est sûr.
Je rentre à l’hôtel me changer, et en sortant ma voiture du préau, je croise Jean-Claude Andruet dans la cour, encore dans sa combi Feralu. Je repense à l'autographe dont m'avait parlé David, et qui ne s'est finalement pas fait. Comme je l'avais salué rapidement au petit déjeuner, je baisse ma vitre pour lui dire au revoir. Il m'interpelle comme si nous nous connaissions depuis des années:
-Tu pars déjà?
-eh oui j'ai de la route je remonte sur la région parisienne
-ah oui ou ça?
-Romainville
-ah on est voisins moi je suis de Montreuil. Oh dis elle était belle cette montée hein? la deuxième partie sur la plateau, quel pied..."
S'en est suivi une discussion de 10mn sur le plaisir du rallye, qui valait largement tous les autographes du monde.... Pour la petite histoire, il était invité aux 24h du Mans pour fêter les 50ans de son record à l'indice de performance, et il a choisi de venir ici, ce qui en dit long sur sa simplicité et l'amour qu'il porte à la discipline! Un grand Monsieur.
Pour finir, j'avais prévu une GoPro mais... plus de vis pour la fixer au moment de le faire, la seule video que j'ai est celle faite par ma copilote d'un jour le dimanche matin sur le gras mouillé, avec son téléphone... ca remue pas mal
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Figurez vous que j'ai testé le weekend dernier un truc que j'avais jamais fait: du rallye historique. J'aurais du dire du rallye tout court parce que le côté historique ne change rien aux sensations de conduite. Mais revenons un moment sur la génèse de cette aventure...
Acte 1: 8 septembre 2017, sur le chemin qui me mène à Monza - ca me fait penser que j'ai oublié de mettre en ligne mon CR de Monza - je fais une petite pose sur une aire d'autoroute vers Beaune, et un gars très sympathique vient taper la discute en tournant autour de ma voiture. On blablate, il s'appelle David, il a une 911 aussi, je lui dis que je ne fais que du circuit avec la mienne, "et pourquoi pas de rallye?" eh bah parce que je préfère rentrer avec ma voiture intacte, entre autres raisons, et surtout parce que c'est d'un autre niveau et je n'ai aucune prétention la dedans. Il me dit qu'il en fait beaucoup en tant qu'ouvreur, et qu'il y a un évènement près de chez lui, une ronde historique, qui pourrait m’intéresser: pas de chronomètre, on monte a son rythme, il y a de belles voitures... pourquoi pas. Je lui dis de m'envoyer les infos par sms, et on se quitte avec une belle poignée de mains.
Acte 2: début février 2018 je recois de David par SMS l'affiche de la 2eme ronde historique d'Ornans. Elle est alléchante, je regarde un peu ce qui s'est dit de la 1ere, je tombe sur un article qui parle d'une R5 Turbo qui a fini pliée... Même si ca ne me rebute pas, ça n'est pas fait non plus pour m'emballer, et je finis par laisser tout ça en sommeil.
Acte 3: avril dernier, en faisant le ménage sur mon téléphone, je retombe sur ses SMS, et... je me dis que je pourrais peut etre essayer... après tout, en plus je suis dispo ce weekend... allez hop, dossier envoyé!
Et me voilà donc en partance pour Ornans vendredi 15 juin. J'arrive le soir, je dors à l'Hotel de France, situé juste en face un pont du 16e siecle sous lequel passe la Loue. Toutes les places sont prises, mais grâce au proprio très sympa, ma voiture dort à l'abri sous le préau de la cour intérieure En plus c'est une très jolie ville, bien aménagée sur les bords de la rivière qui se parent de lumières bleutées le soir.
Le lendemain matin, je prends mon petit déjeuner. Nous sommes trois dans la salle, à deux tables de la mienne, Jean-Claude Andruet et Françoise Conconi (copi de Michelle Mouton) autant dire qu'il y a du niveau sur cette table! J'ai bien choisi mon hotel moi
Rendez vous en début d'après midi pour l'enregistrement, le contrôle "technique" très succinct - ici pas besoin de PTH même si beaucoup de voitures en ont, on vérifie les phares les clignotants, l'extincteur, que la voiture est en ordre de marche et basta cosi! Ce samedi, nous allons faire deux fois la montée, à 18h et à 20h et le lendemain, c'est 5 boucles que nous ferons, dès 8h et toutes les deux heures environ.
La partie de route fermée sur nous empruntons fait 10km, d'après David (celui à l'origine de mon inscription) c'est un kilométrage assez peu courant pour un parcours de démo, souvent plus court. J'ai fait un mini repérage sur Google Maps, mais rien physiquement (et c'est une connerie ) et j'ai même loupé la vidéo que le site de l'organisateur avait mise en ligne. Bref, j'arrive la fleur au dents et sans rien connaître du parcours que la petite carte qui m'est remise avec mon "kit de départ".
Sur place, pas mal de caisses sont déjà là, et j'avoue que je commence a prendre mon pied sur le parking: Audi Quattro Sport GrB, Alpine, R5 Turbo, Ford Escort, Opel Kadett, etc. toutes dans des livrées bien typées racing, et même une superbe 365 GTB/4
Toutes les autres photos sont dispo ici
Je retrouve des connaissances croisées aux Classic Days, qui sont de Dijon, et venus avec un ami en 964. Son épouse sera mon copi durant les deux montées de ce samedi. David me salue, très content que je sois venu, et me dit qu'il ne manque que la signature d'Andruet sur ma voiture; il va essayer d'arranger ça.
18h: j'ai le N°16, j'ai devant moi une 911 SC préparée rallye pilotée par deux frangins qui n'ont pas l'air de se promener, et derrière une Alpine qui ne rigole pas non plus. Je ne connais pas le parcours, j'ai prévu y aller cool, mais j'arrive à me mettre la pression tout seul: je ne veux surtout pas me faire rattrapper par l'Alpine et le bouchonner. Il fait un temps de malade, au moins ca va accrocher.
Je suis au départ, le starter me fait un signe rapide pour les 10 secondes, j'avoue que je suis un poil tendu, 5, 4, 3, 2, 1... c'est parti! J'enfile les S de la D280 qui mène à Bonnevaux-le-prieuré, j'y vais mollo, les S se resserrent et se desserrent et c'est un vrai serpentin. J'arrive au village, pour attaquer la montée du parcours. Premier angle droit que je ne vois pas venir, et je manque de me foutre au fossé, ca passe ricrac... OK... on continue, je vois des gens au bout de la route a 200m, surement une épingle: bingo. C'est hard, évidemment mon gros cul n'est pas vraiment l'idéal pour cela, et ca ne glisse pas, la direction est celle d'un camion, je n'arrive pas a rentrer la première, je peste - je pense à l'Alpine derrière!!! - ca y est, je repars un peu énervé, le tracé est ultra chaud entre les arbres d'un coté et les murs de roches ou de terre de l'autre, une deuxième épingle se jette devant moi, l'absence d'autobloquant fait cirer le pneu gauche et ca pue le pneu dans l'habitacle mais ca roule! On arrive a Charbonnières les sapins, il y a plus de monde qui est massé de chaque coté des barrières, un angle droit, et des balles de foin pour casser la vitesse. Ma copi m'a prévenu: elles font 500kg chacune, donc on va éviter de les toucher... je me faufile entre sans problème. La route se rétrécit et c'est le parcours typé "rallye" qui commence. Mais c'est très piègeux: il y a de la terre, des graviers, bref tout un tas de surprises qui fait que l'on peut se vautrer très facilement et je n'ai qu'un seul objectif: rentrer avec la voiture! Je fais donc très gaffe. On passe un pont que précède une rangée de balles de foin pour canaliser les voitures, et puis une partie plus rapide ou je vais passer la 4 sur un enchainement de petits S larges, en haut d'une colline la route semble se perdre... un petit saut et ca part sur la droite, avec quelques graviers sur la bosse... cool tout défile et sur une montée j'aperçois un commissaire assis et un petit panneau, c'est l'arrivée... Ouf!
Pas de casse, la première expérience est passée, on débriefe avec ma copi. Je regrette de ne pas avoir fait de reconnaissance, c'est idiot mais c'est comme ca. Je mettrai 3 montées pour vraiment apprendre le parcours. Le problème c'est que plus je vais apprendre, plus je vais hausser le rythme, et c'est là que ça peut très vite se compliquer J'ai frisé la correctionnelle deux fois: une fois sur le gras mouillé le lendemain matin, ou une petite pluie fine est venue déposer un film grassouille pendant deux heures, et une autre fois sur une bosse qui a délesté l'arrière et que j'ai bien senti glisser. Quand la route est aussi étroite que la voiture, la marge d'erreur est infime.
J'avoue qu'à la dernière montée dimanche vers 16h, j'ai quitté le parcours avec l'envie de m'en refaire une ou deux supplémentaire, tant j'ai pris mon pied et le mot est faible L'adrénaline est bien plus présente que sur circuit, on se fait régulièrement des frissons, et la variété de cette "montée" était vraiment géniale. C'est un peu le Ring, en plus étroit et sur lequel vous auriez remplacé les glissières par un fossé une clôture et des arbres... Je reviendrai l'année prochaine ça c'est sûr.
Je rentre à l’hôtel me changer, et en sortant ma voiture du préau, je croise Jean-Claude Andruet dans la cour, encore dans sa combi Feralu. Je repense à l'autographe dont m'avait parlé David, et qui ne s'est finalement pas fait. Comme je l'avais salué rapidement au petit déjeuner, je baisse ma vitre pour lui dire au revoir. Il m'interpelle comme si nous nous connaissions depuis des années:
-Tu pars déjà?
-eh oui j'ai de la route je remonte sur la région parisienne
-ah oui ou ça?
-Romainville
-ah on est voisins moi je suis de Montreuil. Oh dis elle était belle cette montée hein? la deuxième partie sur la plateau, quel pied..."
S'en est suivi une discussion de 10mn sur le plaisir du rallye, qui valait largement tous les autographes du monde.... Pour la petite histoire, il était invité aux 24h du Mans pour fêter les 50ans de son record à l'indice de performance, et il a choisi de venir ici, ce qui en dit long sur sa simplicité et l'amour qu'il porte à la discipline! Un grand Monsieur.
Pour finir, j'avais prévu une GoPro mais... plus de vis pour la fixer au moment de le faire, la seule video que j'ai est celle faite par ma copilote d'un jour le dimanche matin sur le gras mouillé, avec son téléphone... ca remue pas mal
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